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Dans une lettre adressée à des amis des CPM, Alphonse d'Heilly leur avoue, le 1er janvier 1974, qu'à Rome, en octobre 1973, il a passé 6 jours d'une recherche épuisante pour trouver une maison en vue de notre session internationale CPM en mai 74. Heureusement, il eut le grand réconfort d'un accueil excellent du Conseil des Laïcs. Il confie aussi à ces mêmes amis ses interrogations personnelles concernant son avenir : « Au mois de juin 73, j'ai franchi le seuil des 65 ans (sic). C'est sérieux ! Non pas que j'ai l'intention de prendre ma retraite, mais c'est l'occasion de réfléchir davantage aux responsabilités qu'il faut quitter en temps utile. Par exemple, dans le domaine des CPM, priez, s'il vous plaît, pour que, soit dans le diocèse, soit à la Fédération Internationale, je me retire dès que ce sera opportun. »
Au départ, sous tous les cieux où s'implantent les CPM, l'empreinte charismatique d'Alphonse d'Heilly est vécue dans la gratitude. Mais peu à peu, les dimensions internationales et l'accès à une réelle maturité font sentir le besoin d'une certaine autonomie. La FICMP ne peut pas être l'affaire d'un seul homme, d'un seul pays, d'une seule perception culturelle et ecclésiale. C'est ainsi que se sont progressivement accomplis, non sans douleurs et contestations, certains passages délicats : du CPM aux CPM ; de la structure mouvement à la structure fédérative; d'une formation unifiée des couples - animateurs à une préparation souple et adaptée, de méthodes étroitement cadrées pour accompagner les fiancés à des pédagogies diversifiées... Le basculement de l'édifice tel qu'il avait été dessiné par les fondateurs, de façon quelque peu uniforme, s'accomplit symboliquement à Lisbonne, en 1977, lorsque l'aumônier espagnol Joachim de Toca succéda à l'aumônier français Alphonse d'Heilly. « C'est un vieil ami », dit gentiment le Père d'Heilly, en parlant du nouvel aumônier. Quatre années se sont écoulées depuis la lettre citée juste ci-dessus, mais la sérénité spirituelle n'inondait pas encore le cœur du Père d'Heilly, dont le tempérament ombrageux et autoritaire ressortait dès qu'il se sentait insécurisé. Il en souffrit d'autant plus qu'il percevait que quelques-uns de ceux et celles qu'il avait longuement formés commençaient à le trouver un peu étouffant et refusaient l'alignement. Ce douloureux travail de deuil et cette entrée dans le mystère pascal étaient cependant indispensables pour les uns et les autres, afin que la FICPM puisse devenir une plate-forme de circulations et d'échanges, aussi bien pour les personnes que pour leurs réalisations.
La révision de vie avait toujours été présentée par le Père d'Heilly comme un lieu essentiel pour la formation, la réflexion et la maturation des couples - animateurs. Ce temps fort était vécu dans le cadre des plaquettes rédigées par le Père et ses collaborateurs, tous imprégnés des méthodes de l'Action Catholique telle qu'elle se pratiquait alors en France.
Mais cet itinéraire ainsi balisé ne répondait pas nécessairement aux besoins et aspirations de tous les pays fédérés, fort différents par leurs approches anthropologiques, psychologiques, pédagogiques et pastorales. Par ailleurs, on mesurait de plus en plus la diversité des fiancés, avec les préparations et accompagnements spécifiques que cela exigeait.
Les personnels animateurs eux aussi, couples et prêtres, se transformaient et envisageaient leurs fonctions avec de grandes différences. Beaucoup jouaient de moins en moins le rôle d'enseignants ou de modèles, pour devenir des animateurs et des personnes - ressources lors des sessions et rencontres avec les futurs mariés.
Durant l'été 1982, Joachim de Toca, successeur du Père d'Heilly, dira : « L'écoute des jeunes a fait découvrir des différences culturelles importantes entre les animateurs et les fiancés. Cette réalité a bouleversé les schémas établis : maîtriser le message ne suffit plus pour le faire passer. Si l'on veut être capable d'exprimer ses propres convictions tout en respectant la liberté des jeunes, cela demande d'acquérir une plus grande compétence, et oblige à une remise en cause des mentalités et des comportements des animateurs. Dans certaines fédérations de la FICPM, on entend insister sur l'enseignement, le témoignage, tandis que dans d'autres, on utilise largement des instances de formation fournies par des organismes divers, liés ou non avec la pastorale familiale. Autrement dit, par crainte d'hydrocéphalie, on refuse que la FICPM soit un lieu d'élaboration d'une politique commune qui s'imposerait ensuite à tous. Pour être un lieu d'enrichissement dans la communication et dans l'échange, il faut accepter des distances et des divergences dans les manières d'accompagner les jeunes qui se préparent au mariage. »
Le Père Alphonse d'Heilly n'eut guère le loisir de suivre les évolutions en cours, puisqu'il décéda le 22 janvier 1979, un peu plus d'une année après avoir quitté ses fonctions d'aumônier international de la FICPM. Depuis des mois, il se savait très gravement atteint par un cancer, qui le contraignait à diminuer de plus en plus ses activités, « même les retraites de foyers, la part la plus chère de son ministère, qu'il aurait aimé continuer le plus longtemps possible, lui furent trop lourdes à porter seul », témoigna Mgr Mondésert dans son homélie, lors des funérailles du Père. Lorsque la maladie exigea des soins très poussés, il fut soigné aux Sablons, l'hôpital de Grenoble. Sa cousine germaine, Anne-Marie d'Heilly, qui aimait Alphonse comme un frère, rapporte ce trait tout à fait caractéristique de la disponibilité pastorale du Père, jusqu'au cœur de son hospitalisation, et selon la logique évangélique qui avait marqué toute sa vie: « Pendant un temps, il eut un compagnon de chambre. Il était épuisé et pourtant il eut la force de préparer son voisin à une bonne mort ».
Mgr Mondésert ajouta cette autre confidence : « Dans le silence et la prière, entouré de l'affection de ses soeurs et de ses amis, il parcourut tout simplement, dans la discrétion, la dernière étape de son itinéraire spirituel. » (...) Arrivant une première fois dans sa chambre d'hôpital, je lui demande comment il allait. Alors, sur son visage, toujours si expressif de ce qu'il ressentait, s'esquissa son sourire si amical mais un peu teinté de tristesse, il me répondit : « Le physique va très mal, le moral n'est pas fameux, mais le spirituel est excellent ... Je vis avec le Seigneur. »
Michel LEGRAIN
F-75006 Paris
mars 2000

CREATION ET ANIMATION DE LA FICPM

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